Union européenne Les 27 divisés sur la culture d'une pomme de terre transgénique
Les ministres de l'Agriculture des 27 n'ont pu se mettre d'accord lundi sur l'autorisation controversée de culture d'une pomme de terre transgénique, laissant à la Commission européenne le soin de trancher d'ici quelques semaines, a-t-on appris de source diplomatique.
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Aucune majorité qualifiée n'a pu se dégager, soit pour approuver, soit pour rejeter cette demande d'autorisation soumise par le géant allemand BASF. Onze pays ont voté contre cette demande (Irlande, Autriche, Malte, Luxembourg, Lettonie, Italie, Grèce, Chypre, Pologne, Hongrie et Danemark), six se sont abstenus (Roumanie, Espagne, Bulgarie, Portugal, France et Slovénie) et dix ont voté pour (Belgique, Allemagne, Finlande, Estonie, Royaume-Uni, Pays-Bas, Slovaquie, Lituanie, Suède et République tchèque).
Dans ce cas, la procédure veut que ce soit la Commission qui prenne la décision d'autorisation, ce qu'elle devrait faire en s'appuyant sur l'avis favorable de l'Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA). L'EFSA avait conclu, en février 2006, qu'il "est improbable" que cette pomme de terre "ait un effet néfaste sur la santé humaine et animale ou sur l'environnement dans le cadre des utilisations proposées". Mais cet avis est critiqué par les organisations écologistes qui soulignent qu'elle a un gène résistant à certains antibiotiques. "La résistance croissante aux antibiotiques chez les hommes et les animaux est un problème médical reconnu. Toute utilisation inutile d'un gène résistant à des antibiotiques dans une plante est en conséquence irresponsable parce que cela pose une menace à la santé humaine et animale", a dénoncé Greenpeace.
Mais pour Barbara Helfferich, porte-parole du commissaire à l'Environnement Stavros Dimas, cet "OGM a seulement une utilisation industrielle et n'a rien à faire dans la chaîne alimentaire". La pomme de terre a été en effet génétiquement modifiée pour en extraire davantage d'amidon, ceci à des fins industrielles (production de papier, de colles, de textiles... etc). Même s'il n'y a pas de cultures à destination de l'alimentation animale ou humaine, ce serait néanmoins le premier aliment génétiquement modifié autorisé à la culture dans l'UE depuis la fin du moratoire sur les OGM en 2004 après l'adoption d'une nouvelle législation sur l'étiquetage et la traçabilité.
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